La genèse du Reiki néo-bouddhiste et psychanalysant :

du bouddhisme et de l'hindouisme bidons, fabriqués par la secte freudo-jungienne pour le détraqué de base occidental, et présentés sous couvert d'une Fédération nationale pour faire de la formation professionnelle fiancée par l'Etat et s'assurer le guignol dans les médias. 

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Comme de nombreux praticiens, le lien de la méthode avec le Japon nous avait poussé à nous interroger sur une possible origine bouddhique du Reiki dès 1994. En 1996, le Reiki tibétain faisait son apparition en France. En 1999, la communauté Reiki accueillait avec enthousiasme les déclarations du Lama Yéshé et en 2004, celles du révérend Inamoto, tous les deux pratiquants du Bouddhisme japonais et praticiens de la méthode de Mikao Usui. Elles établissaient un lien historique du Reiki avec le Bouddhisme tibétain et le Shingon, pour le premier, et doctrinal avec le Tendaï, pour le second. La déception fut à la hauteur de l’enthousiasme initial, excepté en ce qui concerne le révérend Inamoto. Voyons ce qu’il en est. 


§1. Le faux "Reiki tibétain" : un orientalisme de mauvaise facture, en réalité typiquement américain et découvert à Superstition Mountain en Arizona.

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A la suite de Hawayo Takata, le Reiki avait pris aux Etats Unis un courant assez semblable à celui des sushis. Si le terme a été conservé, le plat servi est loin de présenter les caractéristiques de l’original. On trouve sur Internet cette précision osée : « Le Reiki Tibétain trouve son origine à l’époque du Bouddha, de Jésus et de Mahomet. Cet enseignement été transmis aussi en Lémurie, en Atlantide et en Egypte dans les Ecoles des Initiés ainsi que dans les Andes et en Polynésie. A la fin du 19ème  siècle, Babaji, Mataji et le Maître Rupon auraient initié Tschen Li. Tschen Li aurait initié Mikao Usui qui est devenu le Grand Maître du Reiki Usui Traditionnel. Mikao Usui aurait été initié à tous les symboles décrits dans cet enseignement ».

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Rappelons que plusieurs siècles séparent ces trois fondateurs de religion, sur une période de 1.000 ans. La Lémurie et l’Atlantide attendent toujours d’être découvertes, et on doit avouer que l’on en sait rien que quelques lignes de Platon. Quant aux personnages qui auraient initié Mikao Usui, ils surgissent de nulle part, avec des noms dignes des élucubrations de la société théosophique. Usui ne s’est pas non plus donné le titre de « maître » et encore moins de « grand maître », qui est un terme de la franc-maçonnerie. Tout ceci est donc hautement fantaisiste.


Le Reiki tibétain a été, au contraire, créé récemment et de toutes pièces par Arthur Robertson, un des étudiants américains d’Hawayo Takata, sous le nom de « Reiki Raku Kei ». Ce dernier prétend que des tables de guérison avaient été constituées par un médecin américain Rolf Jensen, qui aurait rencontré Mikao Usui vers 1915 au Japon. Ce dernier les aurait confiées à Hawayo Takata, et finalement la synthèse de cet enseignement aurait été retrouvée en 1985 sous le banc d’une église de Superstitious Mountain en Arizona par Arthur Robertson lui-même, guidé par une voix céleste. Il associe à la pratique du Reiki d’autres symboles : « Raku », « Raku-kei », « sNying Ghi Tsa » et « Johrei ». Il enseigne la visualisation d’un cube frappé d’une croix gammée, qu’il nomme « antakharana », et qui est un remake de la « fleur de vie » des Egyptiens. 


L’histoire est féérique jusqu’à la publication en 2004 du manuel de soin du Dr Hayashi, un des co-directeurs de la clinique Reiki de Tokyo. Les tables de soin d’Hawayo Takata, dont Chujiro Hayashi a été le professeur, en sont directement inspirées. Le débat est définitivement clos lorsque l’on constate que Robertson a copié des termes sanscrits utilisés par les moines tibétains, l’idéogramme représentant la voie lactée d’une école spiritualiste japonaise et des dessins du mage allemand Frantz Bardon. La visualisation « antakharana » est un des produits occultistes de la société théosophique, une dangereuse contre-initiation occidentale.


Le Reiki tibétain n’a également aucun lien ni avec le Bouddha, ni avec le Tibet. Il n’a non plus qu’un lien très indirect avec le Reiki et constitue donc un bricolage du new-âge. Au mieux, le Reiki tibétain produit de l’agitation mentale et détourne de la méthode originelle. Au pire, il s’agit d’une contre-initiation, qui s’oppose à la méthode de Mikao Usui. 


Face à cette situation et la publication du livre « Reiki tibétain : rituels et symboles », nous avions réagi. En 1995 puis 2000, nous avions proposé une version corrigée du Reiki tibétain (sRog rLoung Men Choos) depuis le nouvelle Calédonie et le Luxembourg avec l’aide doctrinale et technique d’un authentique lama venu de l’université de Larong au Tibet en Chine : Jigmé Chogly Nyamdel. D’un côté nous avons effectué quelques rappels utiles dans la tradition himalayenne et japonaise, et de l’autre sur le sens et la pratique des symboles en question, afin de les associer au Reiki sans pour autant fabriquer une nouvelle école ou une école hétérodoxe. Il y a le Reiki Usui d’un côté et des pratiques japonaises comme tibétaines qui lui sont conciliables, notamment pour les pratiquants de l’hémisphère sud. 


Cette version corrigée du Reiki tibétain s’est imposée sur celle d’auteurs issus du milieu spiritualiste, notamment dans le monde francophone. Des enseignants de Reiki s’appuient sur le bouddhisme tibétain pour éclairer certains aspects du Reiki, cette école ayant la même source intellectuelle que celle de Kurama-yama, où Mikao Usui a découvert sa méthode de guérison par accident. En l’espèce, il s’agit du culte syncrétique shintô-bouddhiste dit « Kurama-Kokyo » affilié au Tendaï. 


Pour les aspects plus psychologiques du Reiki, il est d’ailleurs quasi impossible de les considérer sans faire appel au bouddhisme tibétain, et notamment sa doctrine élémentale. Le choix d’enseigner le Reiki et de présenter en parallèle certains aspects de la tradition himalayenne (bouddhisme et boeun) demeure assez judicieux : on dispose ainsi d’un squelette doctrinal où les manifestions des soins et des initiations de Reiki (mouvements autonomiques, parasitage mémoriel, infatuation de l’ego de l’enseignant, etc) ont une explication logique et un antidote. Cette précaution évite d’accorder trop d’importance aux sensations fausses de réincarnation, aux déblocages émotionnels, aux visions subtiles et à tous les faits liés aux soins et à l’initiation au Reiki, qui sont du domaine sensible et n’ont aucune importance fondamentale. Les écoles new-âge au contraire en font leur fonds de commerce et la preuve de leur efficacité. 

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§2. Lama Yéshé et la voix de Mikao Usui : la falsification du Reiki par le spiritisme d'Alan Kardec. 

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Comme cela se suffisait pas dans le domaine tibétain, un dénommé Lama Yéshé publiait en Inde, en 2001, un ouvrage qui devint un best-seller : « Medecine Dharma Reiki ». Il y présentait des écrits inédits, attribués par lui à Mikao Usui.

En voici la synthèse, telle qu’on la retrouve encore sur Internet et que nous avions alors traduit en toute confiance :

« Mon père était un hobereau qui, dans sa sagesse innée ou peut-être du fait d’une certaine candeur qui le servait, avait compris l’importance d'une affiche peinte à la main qui annonçait la fin du vieux gouvernement militaire. Le Shogunat était en place depuis une cinquantaine d'années avant ma naissance (Usui est né en 1865) et s’était au fil du temps délité pour s’effondrer enfin, à l’image d'une table usagée et déglinguée qui finit par se briser sur le sol, sous les coups de la sage et très coordonnée machination de l’Empereur Meiji et de ses partisans. Cela produisit un changement important dans l’attitude nationaliste, qui était alors réactionnaire (conservatrice)…

C'est vers cette époque, à l'âge de 16 ans (en 1881), que j'aperçus pour la première fois un moteur. Je fus ému jusqu’aux larmes par la symétrie, la perfection, l'élégance, la beauté et le fonctionnement de cet objet. C'est juste après cet événement qu'il y eut au Japon un afflux de barbares (jap. "gaijin", ceux du dehors) venus de l'ouest…

En tant que bouddhiste, je savais que les Bouddhas étaient compatissants, mais de 1881 à 1892, de 16 ans à 27 ans, j'avais rejeté ma fois et je m'étais mis en quête du savoir concernant le Dieu Monothéiste (de la Bible), ou tout du moins les découvertes scientifiques que les barbares amenaient dans notre empire. J'ai étudié la médecine et l'anatomie, ainsi je suis devenu docteur en médecine (occidentale) sous la conduite des instructions du Dr P. et d'autres professeurs des universités de Princeton, Harvard et Chicago. Mon diplôme a été validé par un décret de l'Empereur et j'ai été autorisé à pratiquer avec le Dr P. et le Dr K. son associé, un généraliste hollandais. J'ai commencé à apprendre la chirurgie de haute précision, ayant maîtrisé la pharmacologie, le traitement et le diagnostic des maladies selon l'allopathie occidentale…

J'ai pratiqué ainsi comme médecin généraliste dans la région d'Osaka et j'ai alors joui d'une assez bonne réputation. Un certain nombre de patients me consultaient en invoquant la raison qu'ils sentaient en moi une certaine habilité naturelle et avaient l'intuition que j'avais une vocation pour ce métier. Cette façon de penser n'est pas inhabituelle chez les paysans, qui sont considérés par beaucoup de gens comme superstitieux. C'est ce que j'aurais pensé il y a quelques années encore : qu'ils étaient des crétins superstitieux…

Un jour dans une boutique de Kyoto), j'ai trouvé un vieux coffre de bois laqué, avec sur son couvercle un sceau du Temple Emoriji du culte bouddhiste Shingon. En étant un fervent dévot, j'ai senti qu'il devait contenir quelques Sutras ou commentaires de texte, et j'en ai immédiatement fait l'acquisition pour un prix ridicule. Je l'ai ramené à la maison et j'ai réalisé le trésor dont j'avais fait la découverte (le Tantra de l'Eclair): ce que j'avais toujours recherché en particulier sans avoir vraiment conscience de ce dont il s'agissait, ce que les Bouddhas et les Boddhisattvas des Trois Temps, dans leur immense compassion et bonté m'avaient réservé…

Un jour, je me suis rendu à Kurama-yama pour faire la pratique de « shyu-gyo ». Le 21ème jour, j'ai senti l'influence des constellations du zodiaque comme un cercle au-dessus de ma tête et j'ai alors reçu l'initiation spontanée à cette méthode de guérison (du Tantra de l'Eclair). J'ai perçu une Grande Lumière venant de ma droite et puis comme une sorte d'écran devant moi (une nappe). Mes yeux étaient collé à cet écran et j'y ai vu apparaître in extenso ce que j'avais étudié en Sanscrit (le contenu du coffret, donc le Tantra de l'Eclair) puis chaque lettre en sortir et se dissoudre une à une…

Après avoir lu (le texte contenu dans le coffre), mon esprit était tellement enflammé, que j'ai envoyé un émissaire à travers la Chine et le Tibet pour voir si un texte complémentaire existait…

Nous savons (en effet) que les Tibétains détiennent encore beaucoup de secrets et ont su préserver des aspects du Dharma qui ont été perdus dans le reste du monde bouddhiste. Evidemment, grâce à leurs montagnes, ils ont pu progresser en paix et échapper aux guerres et combats qu'ont dû affronter le Japon et la Chine. Dans cet espace merveilleux de paix et de contemplation, les Tibétains ont su laisser de côté les préoccupations mondaines et cultiver l'esprit d'Eveil spirituel. C'est une raison pour laquelle je cherche à obtenir du matériel tibétain, spécialement celui détenu par la grand collège médical de Lhassa…

J'aurais tant aimé voyager jusqu'à ce royaume, qui doit être comparable à la Terre Pure de Dewatchen (le Paradis de l'Ouest de la divinité Amitabha), et boire moi-même à l'incompréhensible profondeur de leur sagesse spirituelle, mais l'âge et les infirmités physiques m'empêchent de réaliser ce désir, au moins pour cette vie...

Je dois donc dépendre de mes amis et d'autres chercheurs de vérités, qui utilisent les avantages de la voie commerciale des marchands indiens à travers le Shigatse jusqu'à Lhassa … Pour le moment, nous devons être patient et attendre, espérant que nos souhaits et nos prières soient exhaussés par l'infinie bonté et compassion du Bouddha de Médecine, tant nos intentions et nos vœux sont altruistes…

Le texte (du Tantra de l'Eclair qui m'a été ramené du Tibet) comporte deux chapitres qui manquent au mien. A partir du texte tibétain, j'ai pu corriger le sanscrit de mon exemplaire, qui avait été altéré par sa copie au travers de la Chine jusqu'au Japon. Je considère cet aspect comme très important pour la pratique des mantras d'invocation à l'influence transcendantale de guérison (du Bouddha de médecine). Mon texte a également une introduction, avec quelques préceptes moraux, qui font défaut au texte tibétain…

(De cette introduction et de son adoption par l'Empereur Meiji, cousin de Mikao Usui, il écrit :) c'est avec gratitude que j'ai reçu les principes de vie énoncés par l'Empereur Meiji pour la purification et l'élévation du corps, de la parole et du souffle (corps, âme, esprit). Premièrement, nous devons soigner spirituellement notre cœur. Deuxièmement, nous devons tout faire pour avoir un corps en bonne santé. Si notre esprit (souffle) est sain et en consonance avec la vérité, notre corps sera en harmonie, tout à fait naturellement. Le but de la méthode de santé Usui est de pouvoir diriger sa vie dans la paix et la joie, et aussi de permettre aux autres de vivre cet état.

Par le passé et du fait des capacités limitées de mes élèves, je n'ai enseigné que des symboles simples et je n'ai donné que des initiations assez basiques. Cette technique permet d'invoquer et d'obtenir la pacification des souffles pathogènes. Je n'ai transmis que cela pour le moment et nous l'appelons "les mains qui guérissent". Cela aide à restaurer les mécanismes naturels permettant une bonne santé. Toutefois, il y a bien plus derrière cette simple technique, qui n'est pas curative en soi. Elle ne l'est qu'indirectement puisque si elle ne guérit pas elle permet d'augmenter la vitalité du corps, en relâchant les tensions nerveuses et en supprimant les accumulations ou les manques de souffle interne (ou "Ki" - c'est donc le corps qui se guérit lui-même lorsque sa vitalité est augmentée par la pratique du Reiki et que les désordres du souffle interne ainsi sont sapés à la base). Les symboles des degrés supérieurs, eux, ont vraiment le pouvoir d'éradiquer les maladies. Ils sont enseignés dans la partie cachée (ésotérique) de mes cours…

Je suis vraiment et fermement convaincu que, derrière ce système de soins, il est possible d'atteindre la Délivrance du cycle des renaissances (la réalisation spirituelle). Les mérites de ceux qui utilisent cette méthode et l'appliquent sur autrui s'accumulent et s'empilent aussi haut que le Mont Méru (ndt. c'est à partir de cette accumulation de mérites que le potentiel karmique d'un individu produit l'Eveil puis le Nirvana). Cette méthode peut faire beaucoup de bien, de guérisons, et transmettre la sagesse transcendante à toute l'humanité…

L'individualité d'un être qui pratique les degrés les plus élevés du Tantra de l'Eclair ("Sho-den", "Oku-den" et "Shinpi-den" sont les degrés connus en Occident à la suite d'un médecin de la marine japonaise Chujiro Hayashi, formé par Mikao Usui en 1925 et 1926 avant sa mort / au Japon : "Sho-den" est le niveau élémentaire, "Oku-den-ke-ki", "Oku-den-zen-ki" et "Dai-san-tu" sont les niveaux secondaires ou "Rei-ju", et enfin "Dai-yon-tu", "Dai-go-tu" et "Dai-loku-tu" les niveaux supérieurs du Reiki) devrait être entièrement tournée vers la guérison, pas le développement personnel, ni la satisfaction égotique ni le profit matériel…

L'individu qui est initié doit avoir un caractère noble certes, mais bien plus encore la capacité mentale à intégrer la sagesse que développe chaque degré de la méthode ( de soin ). Il doit de plus stabiliser sa démarche et ne pas papillonner d'un système de soin à un autre. Il doit dédier sa volonté à se perfectionner dans un système précis, avant d'aller de l'avant à la découverte d'autres systèmes de soin…

Il serait judicieux de faire des ajouts (au Reiki) comme les massages, le Shiatsu, etc pour aider au mieux autrui. Il serait aussi intéressant d'incorporer d'autres choses comme les mouvements rythmiques (Tib. "sKum-nyé") et l'exercice physique qui, à l'époque où le Tantra de l'Eclair a été écrit, n'avaient pas d'importance car les gens avaient plus d'activités corporelles que maintenant. Il est vrai que le manque d'exercice cause des blocages chez les modernes et que ces techniques sont bénéfiques et peuvent être incorporées à la pratique. Toutefois, les autres systèmes qui utilisent des "médiums" (channeling d'anges ou de maîtres, spiritisme)de telle ou telle source spirituelle pour soigner sont une perte de temps dommageable car tout cela est contenu dans le système développé par le Tantra de l'Eclair ».

Tout ceci était probable, mais lorsqu’il fut temps pour Lama Yéshé de produire les documents en question, Richard Blackwell (de son vrai nom) avoua qu’il était un faux hiérarque tibétain, qu’il n’avait jamais pratiqué le Shingon et même le Reiki (sic), et qu’il avait inventé les écrits inédits de Mikao Usui de toute pièce. Il expliqua qu’en fait, il s’agissait de transes liées à des exercices spirituels, au cours desquelles Mikao Usui aurait parlé à travers lui. Il produisit d’ailleurs des enregistrements où il tente de parler japonais. 

Nous avions souligné, dès 2001, divers faits fâcheux. Tout d’abord, le fait que Lama Yéshé soit un promoteur zélé de la théocratie pontificale, qui est une forme de gouvernement imparfait au sens platonicien, avec des propos racistes et la négation des libertés individuelles. Ensuite, les incohérences de sa biographie de Mikao Usui et de ses « documents inédits » comme suit. 

En page 51, note 17, de l’édition de 2002 de « Reiki, médecine mystique du Dr Mikao Usui », nous avions procédé à cette mise en garde :

« Ces faits sont l’objet d‘une controverse, Lama Yéshé ayant déclaré sous « la pression de son entourage », voire « d’agents secrets » de son pays de résidence, que les notes chirographaires de Mikao Usui, retranscrites ici, sont des informations obtenues par lui lors de séances d’écriture automatique provoquées par des transes hallucinatoires selon les modes tibétains d’oracle. Toutefois, certains détails des écrits sont corroborés par des témoins et les faits historiques. Seules la pratique du Shingon par Mikao Usui et la date de 1914 pour la retraite sur Kurama-yama posent problème ; des contemporains nient cette conversion et la stèle de Saïhoji indique 1922. Pour l’heure, il n’est pas possible de trancher. Nous avons opéré le choix d’utiliser ce matériel des notes 1 à 3, 5 à 14 et 16 pour donner un éclairage à la biographie donnée au Japon par la Usui Reiki Ryoho Gakkai. Pour les points trop controversés, nous nous sommes abstenu par souci éthique. Pour plus de détail sur les modes tibétains de divination, nous renvoyons au chapitre de cet ouvrage consacré au Bouddhisme et en particulier à nos propos finaux sur le Boeun ». 

Cette mise en garde a été délibérément occultée par diverses personnes qui faisaient une utilisation commerciale de notre travail de recherche et qui se trouvaient ainsi en porte à faux avec leurs étudiants. Nous considérons donc qu’il est de mauvaise foi de nous reprocher d’avoir fait allusion aux textes du Lama Yéshé ; ils étaient probables et il aurait été dommage de les occulter, s’ils s’étaient avérés exacts. Ils n’étaient pas authentiques, n’en parlons plus. 

Une fois rendu public les doutes sur le caractère mensonger des allégations du faux Lama, nous avons averti nos correspondants (en 2004) et Ronald Mary y fait allusion dans son ouvrage sur le Reiki (« Le Reiki aujourd’hui », Ed. Souffle d’or). Nous avons maintenu, comme le précise la note, ce qui semblait plausible en attendant que la justice américaine se prononce, le Reiki Men Choss du Lama Yéshé étant toujours enseigné et ses dirigeants niant le bien fondé des accusations.

Bien entendu, si les faits historiques sont malheureusement erronés, nous en avons la preuve absolue depuis janvier 2008, notre analyse doctrinale du Reiki au regard du bouddhisme n’est pas entachée par cette affaire : elle était bien antérieure. Certains ont omis de le mentionner à leurs étudiants ; d’autres, qui s’étaient enrichis par notre travail, ont réagi selon le mode de leur distorsion élémentale dominante. Les allégations du Lama Yéshé traçaient un probable lien avec le Reiki et l’établissaient de manière historique. Toutefois, d’un point de vue doctrinal, moi-même et d’autres nous étions penchés sur la question, notamment le révérend Inamoto.

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§3. Chris Marsh et Dave King, la genèse du faux « Reiki traditionnel japonais  bouddhiste » : les menteurs et leur méconnaissance élémentaire du Japon. 

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Dans l’entourage du Lama Yéshé / Richard Blackwell, on trouve deux autres auteurs d’impostures concernant le Reiki : Dave King et Chris Marsh. Ils ont été démasqués depuis le Japon par l’enseignant de Reiki Hiroshi Doï et en France par son étudiant, Yann le Quintrec, avec qui nous avons entretenu une longue et riche correspondance en 2007 et 2008. 


1. Le « Usui Teate » de Chris Marsh.

L’anglais Chris Marsh est accusé par des japonais d’avoir inventé de toutes pièces une fausse lignée de Reiki. Son objectif aurait été de se donner une légitimité à enseigner lui permettant d’esquiver l’écueil que constitue la Usui Reiki Ryoho Gakkai. 

Cette institution japonaise prétend s’inscrire dans la continuité directe de la clinique de Reiki de Mikao Usui à Tokyo. Elle n’est pas ouverte aux Occidentaux et, si l’on en croit ses règles, aucun enseignant de Reiki en Occident n’a de légitimité à se réclamer de la filiation directe de Mikao Usui. En effet, tous les enseignants d’Occident ont été formés dans la continuité du Dr Chujiro Hayashi, un ami de Mikao Usui, qui lui a succédé comme co-directeur de la clinique de Tokyo avant de faire scission avec la Gakkai.

Marsh prétend avoir rencontré onze personnes japonaises âgées, initiées par Mikao Usui de son vivant mais non-membres de la clinique. Neuf de ces onze personnes, dont Suzuki-san, la soit-disant nièce de Mikao Usui, sont inconnues de l’état civil nippon selon Yann le Quintrec, et n’ont donc pu être des religieux du Tendaï, comme le prétend Marsh et comme l’infirme également le registre de cette école bouddhiste. 

Marsh n’a jamais enseigné au Japon, ses vues étaient tout à fait étrangères aux nippons. On le suspecte de vouloir ainsi cacher qu’il s’agit d’une imposture. De nombreux termes qu’il emploie comme japonais sont également des barbarismes grossiers.


2. Le « Usui-do » de Dave King.

Le canadien Dave King fut un étudiant de Chrish Marsh. Ayant certainement conclu que l’imposture était lucrative, il inventa un nouveau personnage fictif : Tennô Inn, une religieuse nippone. 

Son imposture relève d’une encore plus grande méconnaissance du Japon. Par exemple, le terme « Do », école, ne peut suivre l’indication du nom d’une personne selon les usages nippons. Le nom du Reiki à l’époque de Mikao Usui apparaissant sur les photos de l’époque contredit aussi ce fait. Une photo de 1926 indique : « Shinshin Kaizen Usui Reiki Ryoho ».

Le personnage de Yuji Onuki, qu’il a présente comme japonais puis coréen, semble un alias de bandes dessinées. Le système de Reiki qu’il enseigne s’apparente d’ailleurs clairement au « Reiki Vortex » de Mochizuki Toshitaka, dans la lignée des écoles de Reiki new-age de Californie. C’est à dire dans la continuité du faux Reiki tibétain. 

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§4. Le français Christian M. persiste et signe :

le Reiki tantrique, le Reiki Bunseki, la Reikiologie et la Fédération Française de Reiki traditionnel... tout est bidon !  

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Dernière école sous les moqueries, le « Reiki tantric » initié à Paris, devenu "Reiki Bunseki" puis "Reikiologie" (le terme en dit long). Il ne s’agit pas d’une nouvelle imposture à proprement parler mais d’une forme de Reiki atypique ancienne, qui s'est adaptée au fil du temps en faisant appel à la psychanalyse freudienne, au néo-bouddhisme occidental et à des éléments japonais (le texte appelé le « Reiki-kanjô » ayant un lien homonymique avec le Reiki). Cette école s’est appuyé également à ses débuts sur les allégations du faux Lama Yéshé ; c’est sans doute ce qui lui a été le plus reproché. Maintenant, elle est accusée d'avoir monté une fédération fantoche, destinée à capter les fonds de la formation professionnelle et permettre à son créateur de se faire passer pour le "grand maître" du Reiki en France. 

Yann le Quintrec soulignait récemment les incohérences de cette école sur une page Internet fort peu visitée, mais bien argumentée. Que peut-on reprocher à Christian M., qui est par ailleurs le fondateur de Fédération Française de Reiki Traditionnel ? 

Tout d’abord, ce psychanalyste et néo-bouddhiste occidental se réclame être l’étudiant direct de Hiroshi Doï et enseignant de Gendaï Reiki, ce que contesterait le directeur de l’école de Reiki en question (toujours selon Yann). 

Ensuite, il a combiné les enseignements du Lama Yéshé avec des pratiques et des concepts du « Reiki-kanjô » ou Reikiki, un texte japonais issu de la cour impériale, pour créer une méthode tantrique de Reiki. A priori, l’idée n’est pas choquante en soi. Dans le cas du « Reiki tantric », on a souligne qu’il ne s’agissait plus de Reiki au sens stricto-sensu, mais d’une adaptation, à qui l’on pourra reprocher sans doute son caractère assez ostensiblement commercial. 

Pour autant, la question mérite que l’on s’y arrête.


1. L’origine du Reikiki.

L’origine du « Reikiki » ou « Reiki-kanjô » est indiquée dans le texte de son rituel. Il met en scène l’empereur Daigô (885 - règne 897 - 930), que nous avons déjà rencontré sur le site de Kurama-yama, où il fut guéri miraculeusement par un « shugenja ». 

Voici le mythe de l’origine du « Reikiki » : un jour, une très belle femme au corps de dragon émergea d’un étang du jardin impérial de Shinden’en. Elle entra dans le Palais et expliqua le sens profond des coutumes japonaises, notamment des trois symboles qui sont les attributs impériaux (miroir, épée et joyau). Puis, elle transmis à l’Empereur des instructions sur le sens du Dharma, l’enseignement, du Bouddha Amefuda no-kami. La femelle dragon précisa que ce chapitre ne devait être transmis qu’entouré de grandes précautions. Seul, un disciple parfaitement idoine devrait recevoir cette initiation. 

De ce fait, l’initiation fut surtout transmise au début entre Empereurs, voire aux courtisans de la grande aristocratie, et vraisemblablement entre hauts dignitaires du culte Shintô au sanctuaire d’Ise ou entre prêtres bouddhistes à Kurama-yama lorsque le palais impérial a été déplacé à Kyoto.

Quel est le contexte de cette initiation ? Historiquement, on peut affirmer que c’est essentiellement dans le cadre des initiations aux Kamis que les premières lignées shintoïstes de transmission du Reikiki prirent forme concrète. A l’origine, le kanjô (l’initiation) était une cérémonie servant à transmettre des doctrines et des pratiques ; voire sanctionnait le niveau de réalisation des pratiquants. 

Vers la fin de la période Heian et plus fréquemment sous l’ère Kamakura, différents « kanjôs » (initiations) commencèrent à apparaître sous forme de rituels initiatiques secrets (« kûden ») basés sur des textes ésotériques spécifiques, des doctrines et des rites souvent de nature assez hétérodoxe. Peu à peu, des rituels initiatiques furent utilisés également afin de transmettre des savoirs concernant des textes littéraires comme les recueils de poésie, les arts théâtraux, des savoirs-faire professionnels, ainsi qu’artisanaux ou encore médicaux.

On assistera donc, lors des siècles suivants, à une profanation ou, tout du moins, vulgarisation du rituel. Le processus est classique. C’est dans un tel contexte social et épistémologique, que commencèrent à se développer, sous l’ère Kamakura, des rites initiatiques basés sur des textes et des doctrines liées aux Kamis, généralement connus sous le nom de « Shintô-kanjô » ou « Jingi-kanjô ». Le contenu intellectuel de ces rituels est le plus souvent constitué d’instructions orales et d’interprétations ésotériques des mythes issus du Nihon-Shoki, le recueil de légendes shintoïstes sur l’origine de l’Empire.

Le Nihon-Shoki (Annales ou Chroniques du Japon), aussi appelé Nihongi, a été rédigé à la fin du 7ème siècle par le prince Toneri, et d’autres historiens de l'époque. Cet ouvrage constitue l’une des très rares sources officielles écrites sur l’histoire des origines du Japon après le Kojiki, un autre texte mytho-historiographique. Tous deux décrivent l’origine divine de la famille impériale japonaise. Sa rédaction fut terminée en 720 par des prêtres du Shintô. 

Toute comme le Kojiki, le Nihon-Shoki commence par des récits mythologiques ; mais aborde ensuite les événements historiques contemporains. Le Nihon-Shoki se concentre également sur les mérites et les erreurs des souverains respectifs. Il rapporte les contacts diplomatiques avec la Chine et la Corée, ainsi que de nombreux autres événements historiques. 

Le Nihon-Shoki a été écrit en chinois, comme il se devait pour les documents officiels de cette époque. Il n'existe cependant aucun original et le texte actuel a été reconstitué grâce à de nombreuses copies, souvent partielles. 

A l’époque de médiévale, ce sont donc ces récits des mythes fondateurs du Shintô qui aurait dû servir de référence pour les initiations. Pourtant, au Moyen Age, ce n’est pas le Nihon-Shoki mais un autre texte, le « Reikiki », celui-là même auquel nous nous référons ici, qui semble constituer le cadre mythologique et ontologique de référence de tous les rituels. En fait, plusieurs auteurs médiévaux considèrent très explicitement le « Reikiki », comme étant à l’origine du Shintô-kanjô ; c’est à dire des initiations shintoïstes.

On peut donc se demander si le « Reikiki » ne constitue pas une sorte de survivance des pratiques chamaniques antérieures au Shintô, comme le Dzogchen du Tibet avec sa double origine bouddhiste et Bön. 

Il est alors nécessaire d’étudier un minimum ce texte afin de mieux cerner les rituels du « Reikiki » et leur contexte intellectuel ; puis de considérer ce qui, dans le Reiki, est commun. Outre l’homophonie singulière, certains éléments se retrouvent dans le Reiki comme le « Reikiki ». 


2. Reiki et Reikiki, simple homophonie ?

Le Reikiki est donc un des textes les plus importants de la tradition shintoïste Ryobu. A t-il inspiré Mikao Usui ? Convient-il de l’étudier pour saisir l’intégralité des sens du Reiki de Mikao Usui ? C’est difficilement envisageable.

Le texte est composé de dix huit fascicules : quatorze composent le texte principal, les quatre derniers contenant exclusivement des ouvrages iconographiques. De nombreuses copies du texte existent bien que les érudits aient signalé la présence d’au moins trois versions différentes. Ce texte intrigant défie toutes les catégories qu’ont pu développer les « académistes » ou autres « religionistes » au cours des siècles afin de classifier les doctrines shintoïstes et leurs rituels. Son étrange association d’éléments japonais, chinois et indiens le rend tout à fait irrégulier dans le panorama de la culture de la religion japonaise médiévale. De ce fait, ce n’est probablement pas par hasard que le Reikiki ait été aussi peu étudié de nos jours. 

Malgré son importance, on connaît peu de chose sur son origine. Il fut attribué dans le passé à différents personnages tels que Kôbô Daïshi (fondateur du Shingon), Shôtoku Taïshi et même à un effort collectif entre En-no Gyoja, Kôbô Daïshi, Dengyô Daïshi et l’empereur. Le texte lui-même se revendique de la transcription faite par l’empereur Daigô d’une initiation secrète qu’il aurait reçu de la femme dragon vivant dans la mare de l’enceinte du palais impérial. 

Les érudits modernes pensent que le Reikiki fut écrit par un ou des prêtres Shingon en relation avec le Sanctuaire d’Ise. Cette attribution de paternité n’est pourtant pas complètement convaincante étant donné la présence de nombreux éléments du Bouddhisme Tendaï dans le texte. Notons également l’absence d’informations claires concernant la date et l’endroit de la composition de l’oeuvre. 

La première référence historique au texte date en fait de 1320 ; mais on le sait bien antérieur, du domaine de la tradition orale. Sur la base de sources citées dans le Reikiki ainsi que des idées présentes dans celui-ci, des érudits le considèrent comme un texte datant de la fin de l’ère Kamakura, entre l’ère Koan (1278-1288). 

Pourtant, le « Reikiki » ne relève pas du traité philosophique ; mais plutôt du manuel rituel. Les thèmes abordés dans les divers chapitres sont très courants dans la littérature combinatoire médiévale :

- la cosmologie (particulièrement les théories cosmogoniques et la place du Japon dans l’univers) ;

- la théologie (le statut et le rôle des Kamis) ;

- la sotériologie (théorie et pratique de libération et de l’Illumination selon le Bouddhisme) ;

- le rôle de l’autorité, surtout celle de l’Empereur ; et 

- des questions liées à la représentation du sacré. 

La façon dont ces thèmes sont traités est cependant étrange. Dans certains cas, ils ne présentent aucune équivalence avec d’autres textes déjà existants. Ceci, ajouté à une iconographie singulière marque peut-être une indication sur la nature essentiellement expérimentale du « Reikiki ». 

La singularité du « Reikiki » se perçoit encore sous différents aspects. Le plus frappant réside sans doute dans son lexique obscur qui se lit dans deux langues relatant souvent des choses différentes. Par exemple le terme « zokutai » (le « corps profane ») écrit en caractère chinois est traduit « makoto no-sugata » (« l’aspect véritable ») en japonais katakana. Cela diffère certainement selon les buts recherchés : donner au texte une valeur plus symbolique par sa qualité obscure et initiatique, le démarquer des autres discours shintoïstes qui se développaient en ce temps ou exploiter explicitement les possibilités de langage afin de mettre en valeur les principes initiatiques les plus hauts. 

La structure du texte est très libre. On y trouve généralement un manque de cohérence discursive et thématique. Les mêmes sujets sont traités dans plusieurs fascicules. Le « Reikiki » apparait comme l’assemblage d’une grande variété de textes et de documents : récits cosmogoniques, tableaux de lignées, noms de déités, mythes et contes d’origines diverses, (plus cités que relatés intégralement), instructions rituelles, doctrines bouddhistes ésotériques, etc. Ceux-ci sont associés suivant une logique qui n’est pas très claire. Sa nature fragmentée confère au texte un parfum étrangement post-moderne. Le plus important reste son sens rituel très clair.

L’argumentation la plus complète sur le contenu de l’initiation selon le « Reikiki » nous a été laissée par le moine Jodo-Shingon Shogei dans le texte « Reikiki-shishô ». Son commentaire est plutôt impénétrable pour le lecteur profane, mais il permet de bien illustrer le goût pour la spéculation du Bouddhisme ésotérique médiéval en ce qui concerne la question des Kamis et des changements de la polarité sexuelle et de passage de la sédentarité au nomadisme. 


On note ce but de transformation dans le rituel du 12ème fascicule du « Reikiki », qui propose d’accoupler, les mandalas féminin et masculin lors de l’union mystique entre le maître et l’étudiant. Dans le cadre sotériologique du Shingon : l’homme enfanté par la « Matrice » et le « Foudre » ne se conforme plus à leur domination, comme un enfant, mais s’en émancipe comme un adulte. Il est alors apte à maîtriser les forces vitales en oeuvre dans l’univers et en lui, et ensuite à modifier les règles de son existence sans conséquence karmique. C’est finalement à cela que tend l’homme moderne, sans avoir pour été réalisé quelles sont les forces en œuvre dans la nature, ni toutes leurs règles. 

Après les premiers siècles de contacts avec l’Extrême-Orient, le Père d’Entrecolles écrivait, le 4 novembre 1734, une lettre caractéristique au Père du Halde, tous deux missionnaires jésuites. Instruit par les sages taoïstes, il déclarait :

« Le secret chimérique de la pierre philosophale a été en vogue chez les Chinois longtemps avant qu'on en eût les premières notions en Europe. Ce que nos charlatans appellent Grand-Œuvre, ils le nomment « tan-tien » et promettent de tirer de leurs creusets non seulement de l’or mais encore un remède spécifique et universel qui procure à ceux qui le prennent une espèce d'immortalité ».

Or, dans le manuel de soin de Mikao Usui, le terme « tanden », l’équivalent japonais de tan-tien, apparaît au centre de la pratique du Reiki. 

Dans ce cadre extrême-oriental, la formule alchimique VITRIOL (« Visita Interiorem Terrae, Rectificando Invenies Operare Lapidem »), pouvait donc être traduite par : « Explore tes souffles internes, en rectifiant leur rotation, tu y trouveras une force céleste cachée ». 

Il n’en fut rien : l’Occident continua sur sa lancée rationnaliste, délaissant l’intuition transcendante, et préféra la chimie à l’alchimie. L’Occidental s’enfermera toujours plus dans ses ratiocinations, s’identifiant uniquement à ses pensées (« cogito ergo sum », « je pense, donc je suis ») et cultivant avec joie toutes les émotions, quelle que soit leur nature. Le désastre écologique programmé dévoile la prétention incroyable de la race blanche, qui s’est communiquée à toute l’humanité, de maîtriser les forces de la nature sans pour autant avoir accumulé la sagesse nécessaire. 

La technique sans la sagesse, la science sans la conscience, les fantasmes (les cinq perversités) sans les cinq vertus transcendantes, sont une fausse liberté : elles conduisent à un esclavage certain, dont l’apothéose est le mise en œuvre de l’énergie nucléaire à des fins de destruction. Le Japon a fait cette expérience. 

Pour autant, et parce que la colonisation a donné une extraordinaire publicité à ses idées, la race blanche risque de nuire encore longtemps à l’humanité et à la planète en que « mauvaise habitude de pensée ». C’est là ce que Mikao Usui a parfaitement réalisé dans ce processus qui l’a amené, à partir d’une éducation orientée sur la fascination pour l’Occident, à un retour aux valeurs nationales nippones du shintoïsme et du bouddhisme. 

En nous transmettant sous la forme du Reiki  le fruit de ce retour, sa « métanoïa » ou « talvéra » : Mikao Usui nous a légué une clef de la porte de sortie de l’impasse humaine dans laquelle s’est fourvoyé l’Occident depuis le 16ème siècle. C’est là un paradoxe que l’époque de l’empereur Meiji, réputé pour avoir été la « marionnette » des marchands qui ont fait entrer le Japon dans la modernité, nous ait finalement transmis le meilleur moyen d’en sortir. 

Il y a donc un lien certain entre Reiki et « Reikiki ». Ce lien est la préoccupation de la mentalité traditionnelle pour l’environnement et la maturité des êtres, obtenu par une transmission de sagesses et de souffles. Il se peut aussi que le « Reiki-kanjô » ait servi de modèle aux premiers rituels d’initiation au Reiki. Nous avons souligné que le rituel était très populaire pendant toute la période féodale pour la transmission des techniques et des arts. Toutefois, de là à remanier la méthode de Mikao Usui à l’aune du « « Reiki-kanjô, il y a un pas tout de même difficile à franchir et qui demanderait une grande maîtrise de la science tantrique. Nous émettons quelques doutes sur la méthode « « Reiki tantric et sur la possibilité d’introduire des Occidentaux ordinaires un processus sotériologique tantrique, comme celui du « Reiki-kanjô ». 

D’autant que le terme « Reiki », utilisé par Mikao Usui, n’a pas le même sens que celui du texte en question. Dans le « Reikiki », l’initiation est la permission de mettre en œuvre les techniques d’un texte, donnée par un enseignant à un étudiant. Dans la méthode de Mikao Usui, Reiki désigne l’influence ressentie lors de l’expérience de Kurama-yama et ses effets de guérison. L’initiation vise à actualiser cet état chez celui qui la reçoit. Reste que les rituels présentent des aspects communs, dont nous nous sommes expliqué. 


3. Reiki et Reikiki, un lien avec le rite impérial ?

La ventilation de l’enseignement du Reiki en 4 degrés rappelle la règle de progression japonaise courante, fondée sur le texte « « Reiki-kanjô ou « « Reiki-ki, une initiation donnée à son origine aux Empereurs du Japon et qui propose de transformer celui qui en reçoit l’initiation en « nomade spirituel sacralisé » (ou Empereur), puis Kami et enfin Bouddha. Ce protocole est typique de l’organisation sociale nippone où, sous les aspects exotériques et extérieurs, un lien ésotérique et plus intérieur (dit « Mykkyô ») lie l’Empereur à la collectivité d’hommes, qui lui ont confié sa charge.

Le calque possible des degrés du Reiki sur cette initiation « Reikiki" n’a rien d’exceptionnel au Japon. L’initiation impériale, basée sur un texte en 18 fascicules, est considérée comme tout à fait remarquable sous trois aspects et a largement servi de modèle. 

D’une part, ce rituel est avant tout un transfert de conscience permettant à un adepte, ici l’empereur, d’étudier un texte. Sans cette transmission subtile, le texte resterait pour lui incompréhensible. L’objectif est de mettre l’étudiant dans le même état de conscience que le rédacteur, dans l’espoir d’éviter les interprétations abusives ou trop personnelles. 

D’autre part, le rituel permet de mettre en évidence les liens entre les systèmes de représentation du réel du bouddhisme Shingon, du bouddhisme Tendaï et du shintô, en cours au Japon. 

Encore, le « Reikiki » servit de modèle universel, dans l’univers intellectuel nippon de la fin du moyen âge, pour transmettre rituellement les connaissances dans les arts et les métiers. Il n’est donc pas du tout étonnant que la Usui Reiki Ryoho Gakkaï ne soit inspirée de cet usage, pour formater les degrés et donc les initiations de Reiki.

Cette remarque est d’autant plus intéressante que Christian M. a fondé depuis une nouvelle école de Reiki sous marque commerciale (Reikiologie) et bâti une fédération française de Reiki, où on ne pratique plus l’initiation. Du feu Reiki Tantric, inspiré du bouddhisme tantrique tibétain (et hors sûtra de référence) et des divagations du pseudo-lama Yéshé, à un Reiki académique aseptisé à usage paramédical, l’auteur aura décidément fait le grand écart des pratiques du Reiki niou-edge ! Le comble ait qu’il soit parvenu à se faire entendre par la commission parlementaire française sur les sectes comme « représentant officiel du Reiki en France », ce qui soit dit au passage en dit long sur la compétence de la dite commission. Passons sur ses propos lors de son audition, dont l’affirmation qu'il détiendrait la preuve clinique que le Reiki « amplifie l’effet des médicaments » de l’industrie pharmaco-chimique. Un auxiliaire aussi dévoué au modernisme se devait d’être salué ! 

Conclusion.

On peut aller encore plus loin dans les rapprochements entre le Reiki et le « Reikiki impérial ». En observant ses divers aspects, on remarque qu’au moins six aspects du Reiki semblent en rapport direct avec la doctrine légitimant le rôle de l’empereur au Japon. Cette doctrine est ici dans sa forme nippone ; mais, néanmoins sur le fond, elle n’est qu’une des nombreuses expressions historiques de la « grande synarchie spirituelle universelle », système qui a prévalu dans toute l’Antiquité comme fondement à son organisation sociale.

1. Le premier des rites impériaux du Reiki est de loin son initiation. Le rituel de transmission du Reiki se présente comme calqué sur les rites védiques d’offrande au ciel et d’investiture de l’Empereur. Nous allons donc en dire quelques mots. Les Védas sont les textes sacrés de l’Inde, codifiés dans l’Antiquité la plus haute (2.500 avant J-C.). Deux rites importants de cette tradition semblent se retrouver dans la forme et dans le fond dans le rituel de transmission du Reiki : « diksha », un préliminaire indispensable à tout sacrifice cosmique (sacré et sacrifice sont formés sur la racine latine « sacer », qui signifie mettre à part, protéger et conserver), et « rajasuya », le sacre impérial. 

Le préliminaire « diksha » implique en Inde une mort et une renaissance rituelles de l’adepte. Pour se faire, le cosmos est convoqué. Devant cette assemblée, le candidat à l’initiation est ramené à l’état prénatal, par une régression dans le temps. Cette action le rend apte à être réintégré dans l’ensemble des forces en œuvre dans la nature. L’initié est donc « à part » du commun des mortels ; il a été défait de ses liens familiaux pour entrer dans la famille des hommes véritables. Il passe du statut d’enfant à celui d’adulte.

On retrouve cet aspect dans le baptême des Chrétiens mais aussi le Reiki, où l’initié est invité tout d’abord à raconter ce qui l’a conduit à l’initiation. Au début du rituel, il est prié de partager cet instant avec qui il le souhaite, tandis que l’enseignant convoque le cosmos en joignant ses mains sur son cœur. Il est d’usage dans le Reiki de continuer l’initiation jusqu’à son terme, même si l’initié renonce. Une sorte de contrat moral est signé entre l’enseignant et l’initié, dés avant l’initiation, avec une information complète de l’élève et qui prévoit justement cet événement. 

Dans « rajasuya », le sacre impérial indien lui-même, « diksha » étant le préliminaire, le souverain est considéré comme un embryon et le rite consiste à reproduire la gestation intra utérine (cette fois-ci au sein du cosmos et sous la fécondation des acteurs de la lignée de transmission initiatique). Au terme du sacre, chacune des parties du cosmos est réintégrée dans le souverain. Le souverain devient la manifestation du cosmos. Si le cosmos est le père, l’initié est le fils. Si le cosmos est une grande lumière (racine du terme « dieu »), l’initié est devenu « fils de la lumière » ; c’est d’ailleurs ce qualificatif qui désignait jadis l’Empereur de Chine.

Dans le rituel d’initiation au Reiki, la lumière (source de la vie selon le Shintô et nature fondamentale de notre conscience pour le Bouddhisme) est invoquée sous la forme de son idéogramme japonais, reprenant le dessin des constellations au centre de l’hémisphère nord. Son influence est ensuite étendue au crâne, sur les épaules et au cœur de l’initié. L’énergie interne s’aligne alors sous cette influence et vide les huit émonctoires subtils (huit canaux d’acuponcture, dits « curieux »). Suit alors un cycle de quarante jours où ces huit émonctoires se vident sur des niveaux de manifestation correspond à chacun des cinq éléments de la cosmologie (soit huit canaux multipliés par les cinq éléments, on retrouve ici le jeûne de 40 jours, présent dans la majeure partie des traditions spirituelles ; c’est d’ailleurs le nombre d’années d’exil maximal dans le rite grec de l’ostracisme). 

Pendant cette période, réduite à 21 jours dans les écoles occidentales en référence à la méditation de Mikao Usui à Kurama-yama, l’initié au Reiki peut avoir diverses sensations ou manifestations physiques que la science védique nomme « kriya », violence en sanscrit. L’observation de ces mouvements autonomiques, et des réactions psycho-physiologiques qu’ils engendrent, a inspiré les exercices du Hatha Yoga (notre yoga gymnastique d’Occident). C’est dire leurs effets puissants sur les systèmes subtil, psychologique et même biologique. Ces mouvements ne doivent pas être redoutés, ils cessent d’eux-mêmes. 

2. Le second aspect impérial du Reiki réside en son terme même, en tant que générique et en tant que moyen. Le Reiki est, pour les Japonais, une des activités de la force de vie agissant dans le cosmos mais dans son aspect céleste. Son correspondant est le « tamaki », la force qui réside dans notre corps et dans les choses matérielles. Lorsque le « tamaki » et le Reiki se présentent sous des formes reprenant parfaitement l’architecture subtile du cosmos, on dit avoir face à soi un « Kami » : une force naturelle en action.

Ainsi, pendant le temps du soin de Reiki, le soigneur incarne le « Kami ». Par son activité de médiation, de canal, il est dans la même fonction que l’Empereur : recevoir et donner une influence, transmettre un souffle « cosmique » ou spiritualité. Au final, il atteint l’état de Bouddha. C’est à dire que l’initié et lui communiquent dans leur état primordial, sans l’action réductrice des pollutions et de l’ego, c’est à dire en tant que lumières dans un champ de lumière. La lumière, rappelons le, est l’état primordial, de base, du cosmos dans le Shintô et la base de notre conscience dans le Bouddhisme. Toutes ces allégations peuvent sembler curieuses. Elles s’expliquent symboliquement dans le contexte traditionnel et correspondent scientifiquement à des processus électromagnétiques des propriétés de la lumière. Nous y revenons dans notre ouvrage « Reiki, les postulats scientifiques et les études cliniques ».

3. Le troisième aspect impérial du Reiki réside dans les postures des mains, indiquées au Hikkei. En effet, le visage, le cœur et le ventre sont les sièges, dans le Shintô, des trois forces : Reiki au crâne, « tamaki » au « hara » (ventre) et leur union au cœur. Le « sceau de Salomon », autre signe impérial, met en scène la pénétration de la pyramide des forces de la terre, par la pyramide inversée des forces du ciel, pour former l’emblème des Juifs : l’étoile à six branches. 

Placer les mains sur ces trois lieux du corps, alors que le praticien est comme l’Empereur en fonction de canal, c’est rétablir l’équilibre des forces antinomiques du thanatos et de l’éros, de la mort et de la vie, pour susciter un apaisement ; c’est dire la « Paix » au sens propre du terme. De plus, le soin sur le visage comprend cinq postures (ou Goddaï), qui doivent être mises en relation avec les cinq sens et ce que nous allons décrire ci-dessous.

4. Le quatrième aspect impérial du Reiki réside dans les symboles, ces symboles étant au Japon des voyelles sacrées (« Kototama ») destinées à animer notre architecture interne en syntonie avec le cosmos.

Dans le Tantrisme, le canal central subtil au cœur de la colonne vertébrale est décrit comme l’enlacement de cinq centres de vie ou çakras. Des mandalas, des mûdras, des mantras et la méditation de divinités sont des antidotes aux pollutions psychiques sur ces centres. Un autre moyen est le « bîja » (sancrit) ou « bijon » (japonais). Lors des rites, cinq voyelles sont sensées mettre en consonance notre architecture subtile avec celle du cosmos : ce sont les bîjas « O », « A », « U », « I » et « E ». 

Or, les symboles du degré Okuden de Reiki, dans leurs formes scripturaires, pourraient être également des déformations en japonais des lettres tibéto-sanscrites Om, Ah, hUm, hrI et trEum (on écrit « Tram » et on prononce « Treum »). 

Ecrire et prononcer les symboles du Reiki, c’est mettre en relation notre charpente subtile, ou « constitution intérieure », avec celle du cosmos. C’est ce que fait l’Empereur socialement, et que le praticien de Reiki exécute lors des soins.

La phrase suivante de René Guénon explique l’intérêt d’étudier ce type de connaissances : 

« Il existe encore actuellement, même en Occident, des hommes qui, par leur constitution intérieure ne sont pas des hommes modernes, qui sont capables de comprendre ce qu’est essentiellement la tradition, et qui n’accepteront pas de considérer l’erreur profane comme un fait accompli et c’est à ceux-là que nous avons toujours entendu nous adresser exclusivement ».

5. Le cinquième aspect impérial du Reiki réside dans ses cinq Principes. Les Cinq Principes du Reiki (légués par l’empereur Meiji) sont le fruit simplifié de la doctrine bouddhiste des cinq éléments, réduite à sa plus simple expression. Le tableau suivant permet de replacer les Cinq Principes dans le cadre de la psychologie bouddhique et de sa science impériale. Le détail des divers aspects sont vus au cours de nos autres ouvrages. 

Chacun des cinq éléments de la vision tantrique de la constitution intérieure des êtres et du cosmos est mis en relation, dans le tableau ci-dessous, avec une vertu transcendante (non-ego) et son symbole bouddhique (Bouddha transcendental et direction dans l’espace). Dans le sens de la déformation ou de la distorsion de notre charpente subtile, nous trouvons les éléments constitutifs de l’impression de « moi » (agrégat), puis les réactions émotionnelles (distorsion karmique) et mentales (ego). 

Au centre, les Cinq Principes du Reiki apparaissent comme des antidotes aux mauvaises habitudes et penchants psychologiques, générés par la perversion des éléments dans la conscience. 

6. Le sixième aspect impérial du Reiki réside dans les poésies de l’empereur Meiji. Elles sont calquées apparement sur la structure de l’initiation Reikiki. Le lecteur peut donc s’imaginer les aspects sonores, donc subtils, et thématiques de ces belles œuvres, inspirées à l’empereur par cette même influence qui se manifeste lors des soins de Reiki. 

On peut donc conclure que le Reiki est de nature tout à fait traditionnelle et qu’il est en rapport avec la transmission des influences spirituelles au cœur de la sédentarité : le Reiki est donc une authentique et régulière voie initiatique dans son essence. Toutefois, il faudra encore distinguer les écoles authentiques et les « sectes » du Reiki. 

Le Reiki, selon les vues de l’histoire des religions, est donc un processus typique des civilisations synarchiques en fin de cycle. Comme des abeilles quittant la vieille ruche, les individus impliqués dans ce processus transportent avec eux les charismes fondateurs. Le mythique Rama pour la civilisation européenne des mégalithes, Noë pour la civilisation babylonienne, Abraham pour la civilisation mésopotamienne, Moïse pour la civilisation égyptienne, Jésus pour la civilisation davidienne, Sakyamouni pour la civilisation indienne, le Rastafarisme pour la civilisation éthiopienne, le Dalaï Lama pour la civilisation tibétaine sont des précédents historiques à cette nomadisation d’une influence spirituelle au profit de nouveaux horizons et peuples. 

Nous avons ainsi affirmé, parfois sous les quolibets, de Mikao Usui qu’il avait exercé une fonction « noétique » des principes spirituels de la civilisation japonaise. D’ailleurs, le Reiki apparaît au lieu même du mythe fondateur de l’Empire nippon, Kurama-yama, et dans tous les exemples, cités plus haut, intervient une montagne « sacrée » liée à la civilisation précédente déchue et dont la nouvelle « religion » entend se détacher.

Bien qu’il ne soit pas une religion au sens commun ou théologique, le Reiki l’est au sens étymologique : le Reiki induit une lecture (lat. « relegere ») particulière (naturelle) du réel et opère un lien (lat. « religare ») particulier (sans perversité) avec l’environnement. La preuve en est dans la déclaration suivante de Mikao Usui.

A la question (voir plus loin l’interview du Dr Mikao Usui : 

« La méthode Usui soigne t-elle seulement les maladies physiques ? » 

Mikao Usui répondait :

« Non, la méthode de soin naturel Usui ne soigne pas seulement les maladies physiques. Les maladies psychiques comme la langueur, la dépression, la timidité, le manque de résolution, la nervosité et d’autres mauvaises attitudes mentales et émotionnelles peuvent être corrigées. Par la suite, vous êtes capables de mener une vie heureuse et de soigner les autres grâce à l’influence psychique de Bouddha ou de Dieu selon votre religion. Cela devient l’objet principal ».

Le Reiki se présente donc comme une forme épurée des processus ésotériques (secrets) au cœur de chacune des religions et n’implique donc pas une « conversion au Reiki », aux religions du Japon ou l’abandon de sa propre foi ou encore de son athéisme. Le Reiki propose ainsi une spiritualité authentique, hors de tout contexte religieux. C’est là sans doute ce qui explique son succès et la manière très divergente dont la méthode de Mikao Usui est vécue et présentée par ceux qui la pratiquent. 

La Fédération Française de Reiki Traditionnel : ni fédération, ni française, ni Reiki, ni traditionnelle mais une association servant l'entreprise commerciale et égotique de Christian M., pour drainer les fonds de la formation professionnelle et se faire valoir comme représentant unique du Reiki en France. 

Créer une Fédération de Reiki matérialiste avec un parcours obligatoire et une certification de type ISO n'a rien à voir avec l'esprit du Reiki de Mikao Usui. C'est une proposition purement occidentale, académique et matérialiste, qui en dénature les fondements. Usui, Hayashi et Takata n'en n'auraient d'ailleurs rempli aucune des conditions d'accès, ni ce seraient prêtés à cette mascarade commerciale, destinée à séduire le public, les bailleurs de fonds institutionnels et les politiques. 

L'ambition de Christian M. est étrangère au Reiki et au don de soi et au travail sur soi qu'il impose comme art. Son but est de créer un Reiki officiel pour drainer les fonds de la formation professionnelle. Il s'agit d'une nouvel arnaque, destinée à assurer à la méthode sous copyright du Christian M. un auditoire, une lisibilité publique et un financement publique... et au passage se faire valoir. Ce n'est qu'un nouvel essai d'une stratégie ayant déjà échoué et que nous avons méthodiquement dénoncée pour la saborder. Le psychanalyste freudo-jungien persiste à vouloir dénaturer le Reiki par pure ambition commerciale et égotique, pour service un néo-bouddhisme de nature contre-initiatique, élaboré dans la sphère apostate du judaïsme par Fredu, Jung, Reich et toute la clique des psychiatres diaboliques de la CIA et de la NSA (projet MK Ultra, Monarch, Psychotronisme). 

Nous avons eu l'occasion de longuement investiguer sur ce groupe et cet individu depuis 18 ans : c'est un groupe "sectaire" - c'es à dire "coupé" de la communauté vivante et de l'esprit du Reiki - dédiée à la gloire personnelle de Christian M., avec un groupe de femmes dont l'admiration béate pour le fondateur est typique des milieux freudiens / jungiens (néo-bouddhistes). Passons sur la paranoïa de cette pseudo-Fédération lors des salons professionnels, où Pascal Treffainguy est systématiquement éconduit, voire menacé physiquement (vidéo en ligne si nécessaire). Lorsque l'on n'a rien à se reprocher, on est transparent. Il règne un climat pathologique dans ce groupe, qui ose se présenter publiquement comme le seul vrai Reiki officiel ! Mythomanes et modernistes, les intervenants de la Fédération Française de Reiki Traditionnel sont des imposteurs. 

L'histoire de l'anéantissement de l'esprit du yoga et de l'acupuncture en France pour en faire de la gymnastique de salon et un hochet pour médecin fantasque devrait servir d'exemple à une normalisation académique du Reiki pour plaire aux autorités publiques, autorités publiques qui sont noyautées par les sectaires du lobby pharmaceutique et sont particulièrement hostiles au Reiki en France. Le Reiki ne rentrera jamais à l'hôpital et Dieu merci ! Le Reiki n'est pas une technique, ni une médecine douce, ni ce que le matérialiste Christian M. essaye d'en faire, guidé par son modernisme et ses lubies de psychanalyste, cherchant une reconnaissance des "vrais médecins". Tout ceci est grotesque et relève d'une individualité particulièrement immature, n'ayant aucunement réalisé le Reiki et s'accrochant à ses croyances en les autorités publiques et l'establishment médical. Christian M. serait inspiré de lire "La mafia médicale" du Dr Ghis Lanctôt (www.personocratia.com). 

Créer une Fédération de Reiki, qui plus est avec un parcours et une certification créée par maître Tartantion pour son usage personnel, est une trahison et une escroquerie intellectuelle. Le personnage ne changera jamais, jusqu'à ce quel se fasse suspecter ou coincer pour une raison légale ou une autre. Pascal Treffainguy a dénoncé des cas d'abus sexuel, d'exercice illégal de la médecine ou de promesse de guérison dans le Reiki. Un des maîtres de Reiki star du milieu et des médias a échappé de peu à un montage d'une chaine de télévision, qui a en réalité raté une belle opportunité de le confondre. De nombreux étudiants ont rapporté à Pascal Treffainguy des faits d'attouchements sexuels. On connait le processus, vu des dizaines de fois chez ceux qui s'aventurent dans ce bal des fous. A force de jouer avec le feu, on se brûle. Les autorités ne les rateront pas, c'est couru d'avance. Danser avec elles, c'est danser avec le diable. Il y a toujours un imbécile utile dans les jeux de dupes. 

Le Reiki est un mouvement libre, avec ses excès et ses manques, mais il doit garder ce caractère non-sectaire, non officiel et non académique. Il ne se limite pas à un accompagnement de la médecine légale et à quelques effets de guérison. Le Reiki est un art de vivre, conçu comme tel par Mikao Usui et inspiré par l'empereur Meiji. Il est essentiellement initiatique : il n'y a pas de Reiki sans initiation.

Certification, fédération, cursus fixe... tout cela n'est pas du Reiki et a été historiquement rejeté par les grands enseignants depuis son commencement, au Japon et hors du Japon. Christian M. est un imposteur, auteur de nombreuses autres approximations autour du Reiki. La nouvelle vise les fonds de la formation professionnelle et la gloire de se faire passer pour le seul représentant du Reiki en France. La chute va être dure le moment venu ! 

La disparition du rite d'initiation dans les écoles de Christian M. autour de la FFRT est particulièrement inquiétante, le Reiki fonctionnant par une transmission de coeur à coeur de celui de l'enseignant à celui du candidat, dans le but d'actualiser l'expérience de Kurama. On note bien ici cette tendance des freudiens à tout ramener à du psychique et du matériel. Le Reiki de Christian M. est un ersatz occidental, matiné de bouddhisme tibétain, lignée dans laquelle il n'a d'ailleurs aucune légitimité (malgré des initiations tantriques), et de science moderniste. Cette démarche est sans valeur. 

Cette liberté des praticiens de Reiki a évidemment des limites, dont de ne pas être abusive en se livrant à un délire personnel ; ce qui est hélas le plus souvent le cas chez les voyants, « channels » et autres formes de pathologies mentales du new-âge qui se sont parfois approprié le Reiki pour faire du fric ou en faire une contre-initiation. Les pires sont sans doute les illusionnés du niou-edge et les adeptes de la secte freudienne, dont les fondateurs sont tous des apostats des grandes religions et des falsificateurs modernistes des initiations. 

En effet, toute initiation suit un cycle de sa création à sa dissolution, au terme duquel ce ne sont plus des influences spirituelles qui sont diffusées mais des résidus psychiques. Certains voies initiatiques sont à ce point perverties qu’elles constituent des contre-initiations, qui vont ouvrir le corps et le psychisme de l’adepte à des entités démoniaques. La pathologie moderne parle de "syndrome des mémoires inventées" et de "schizophrénie". Les victimes servent alors de marionnettes, que le thérapeute Reiki ou même un démon vont agiter selon leurs intérêts propres. Le Reiki niou-edge est une forme de sorcellerie et ne s'en cache d'ailleurs pas (cf Diane Stein). 

En occident, l’initiation ne se présente plus que de trois manières, toutes assez dégénérées : 1. le compagnonnage et la maçonnerie spéculative, qui ne formaient anciennement qu’un seul corps au sein de la caste des bâtisseurs ; 2. les vestiges de transmissions seigneuriales ou mariales, dans l’aristocratie terrienne ; 3. les rites sacerdotaux (avant leur modernisation par Vatican II). Le reste n’est que fumisterie commerciale et charlatanisme, voire des formes déguisées de satanisme. 

La franc-maçonnerie présente à ce titre des aspects purement traditionnels, que tout initié peut réaliser. Elle constitue à ce titre une voie authentique d’accès au divin. Toutefois, les inversions dans les rites et l’adhésion à la modernité sont des preuves que certaines initiations ont atteint un tel point de dégénérescence qu’elles peuvent être qualifiées de « sataniques » (c’est à dire d’inversion de leur rôle). On veillera en particulier au messianisme véhiculé dans certaines loges, en particulier celui du sionisme en relation avec la famille royale d’Angleterre et la haute finance. Rappelons que le socialisme fut originalement élaboré au sein de la maçonnerie française (Grand Orient de France), ainsi que le nazisme au coeur de son homologue allemande (Ordre de Thulée). Ceci n’empêcha évidemment pas Staline et Hitler de persécuter les franc-maçons, en particulier ceux hostiles à leurs programmes. 

Le sionisme est un pur produit franc-maçonnique anglo-saxon, d’ailleurs issu des mêmes mains financières que le marxisme et le nazisme à leurs origines, et élaboré de longue date en appui de la monarchie britannique et son projet messianique de domination mondiale. Le new-âge est son pendant grand public, dans lequel le Reiki a connu une forte dénaturation. Ceci est particulièrement vrai des formes de la méthode associées à des éléments en apparence hindous ou bouddhistes, mais qui en réalité ne le sont que superficiellement et sont au contraire des conceptions purement occidentales (politiques et spirites). 

Les groupes de Reiki diffusant des théories de « réincarnation » ou de « maîtres en ascension » et encore se rattachant à la venue de Maitreya doivent être traités comme les plus suspects de déviation et d’inversion. Le cas est particulièrement net dans une tentative de créer un Reiki théosophique, fabriqué au Danemark par Ole Gabrielsen et repris en France par un groupe d’entrepreneurs commerciaux du pseudo-spirituel. Ces derniers n’ont d’ailleurs pas hésité à piller mon oeuvre littéraire et mes interventions sur le forum « Usui Reiki Do » pour alimenter et légitimer leurs publications… en toute incompréhension qui plus est (en particulier sur le Reiki et l’islam).  

Ici encore, nous sommes intervenus et avons créé le site « Reiki Kundalini », pour extraire ce qui dans l’enseignement était valide et mettre en lumière les élucubrations théosophiques à rejeter. Le groupe s’est dissout, après menaces contre ma personne, campagne de calomnie sur internet puis victimisation. L’enseignement du Reiki rapporte encore gros, et la multiplication des initiations de fantaisie génère un trafic d’étudiants toujours lucratif. Le Reiki permet également à des égos maladifs de se poser en « grand maître » auprès une cour d’illusionnés, confondus par les effets du Reiki, mais à qui le gourou de la secte va servir son idéologie et non pas la doctrine authentique du Reiki. 

Résumé : 

  1. n'adhérez à aucune des fédérations de Reiki qui sont des façades commerciales en vue de rabattre de la clientèle à son fondateur et ses méthodes sous copyright ("tels des loups dans la bergerie") ;

  2. fuyez les méthodes commerciales de Reiki avec copyright, agrément à la formation professionnelle d'Etat et normes académiques de type ISO et cherchez un enseignant discret et modeste ayant réalisé la méthode de Mikao Usui (son exemple de vie vaut mieux que tout discours) ;

  3. étudiez les trois méthodes de Reiki (Usui, Hayashi et Takata) et leurs techniques avec un enseignant qui se limitera aux textes fondateurs du Reiki (les deux livres de soin de Usui et Hayashi et la grille de soins de Takata) et aux preuves historiques (introduction et interview de Mikao Usui, stèle de Saihoji) ;

  4. considérez le rite shintô-bouddhique impérial de Kurama-yama et ses rapports au Reiki pour le comprendre car il est le contexte extérieur ou "exotérique" du Reiki (il n'est pas nécessaire de se convertir à ce culte, ni de croire en la divinité de l'empereur du Japon) ;

  5. interrogez l'enseignant sur ses dogmes personnels (religion et initiation effectivement pratiquées et reçues par lui, pratiques quotidiennes en rapport) et n'adhérez à aucune croyance syncrétique associée au Reiki dans ses formes niou-edge (spiritisme, théosophisme, yoga occidental, néo-bouddhisme, freudisme / jungisme, sorcellerie et messianisme).


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